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    Savez-vous que le Yoga n’est pas qu’une discipline physique ?

    En fait, les asanas (pratique des postures) et le pranayama (contrôle de la respiration) ne sont que les 3ème et 4ème aspects des 8 membres (appelés Ashtanga Yoga) évoqués dans les Yoga Sutra par Patanjali (le premier sage à rédiger de façon systématique un traité sur le yoga, il y a environ 2500 ans).

    Lorsque vous avez terminé votre pratique, votre conscience est accrue, votre corps et esprit sont régénérés et vous devez gérer les situations de la vie courante, ce qui est rarement aussi paisible que Savasana (la pose du cadavre). Un sérieux Yoga Sadhaka (pratiquant de Yoga) doit aussi appliquer les 2 premiers aspects que l’on pourrait qualifier de "10 commandements du yogi". Ce sont les Yama et Niyama et ils concernent notre conduite sociale ainsi que l’observation d’une discipline personnelle.
     

    Les Yama, au nombre de 5, sont les suivants :


    1. Ahimsa : la non-violence
    2. Satya : la vérité
    3. Asteya : la non-convoitise
    4. Brahmacharya : la modération
    5. Aparigraha : la non-appropriation

    Les Niyama sont aussi au nombre de 5 :

    1. Saucha : la propreté
    2. Santosha : le contentement
    3. Tapas : l’ardeur
    4. Svadhyaya : l’étude de Soi
    5. Isvarapranidhana : l’abandon de Soi
     

    Ici, Patanjali nous présente le secret du bonheur.  Cela semble si simple !  Pour être heureux, il suffit d’accepter chaque chose, situation ou personne telle qu’elle est et telle qu’elle n’est pas.

    Sur le tapis de yoga, l’on pratique Samtosha en acceptant son manque de mobilité, d’équilibre ou de force dans une posture tout en explorant cette limite pour la repousser en douceur (Ahimsa), sans se leurrer (Asteya) et sans aucune attente (Aparigraha) mais avec beaucoup de détermination (Tapas).

    Dans la vie quotidienne, la pratique de Samtosha implique d’abord de renoncer à se considérer comme la victime des circonstances extérieures en prenant l’entière responsabilité de notre réaction aux situations (de toute façon, c’est la seule partie sur laquelle nous avons du contrôle!).

    Cela n’implique pas pour autant que l’on doive se résigner à croire que l’on est né pour un petit pain et à tolérer des situations inacceptables.  Au contraire, ce n’est qu’en acceptant lucidement la réalité telle qu’elle se présente ici et maintenant que nous aurons accès à notre force créatrice pour entreprendre les actions appropriées afin d’apporter les changements requis pour répondre à nos besoins légitimes.

    En d’autres mots, il s’agit d’avoir une relation « mature » avec la réalité même si, présentement, elle ne répond pas à nos « préférences».  Voici quelques exemples :

    J’ai les yeux bruns et non pas bleus, verts ou gris.  Si je n’accepte pas cette réalité, je serai bien malheureux (par contre, rien ne m’empêche de porter des verres de contacts qui donnent l’apparence que mes yeux sont bleus, verts ou gris).

    Mon auto est une perte totale suite à un accident de la route et cela me désole mais je peux choisir de mettre l’accent sur le fait que je m’en suis sorti indemne.

    J’ai obtenu une note de 65% dans un test alors que j’espérais avoir 90%.  Si après vérification, je constate que ma note est bien de 65%, il ne me reste qu’à voir comment j’ai perdu des points et à faire ce qu’il faut pour que cela ne se reproduise plus.

    Une bonne façon de pratiquer Santosha est de cultiver une attitude de gratitude face à tout ce qui nous arrive.  Dans toute situation, aussi déplaisante soit-elle, il n’en tient qu’à nous de trouver une raison de rendre grâce. Il est vrai que cela peut parfois demander pas mal d’imagination et, surtout, beaucoup de maîtrise sur les fluctuations du mental (cf. Aphorisme 1-2)

    L’on peut même utiliser le principe de Samtosha pour ré-interpréter notre passé en découvrant le côté positif d’évènements qui, à prime abord nous semblaient tout à fait négatifs.  Par exemple, les coups durs qui nous sont arrivés nous ont sans doute permis de développer notre détermination et notre habilité à demander et à accepter de l’aide.

    Pierre Bélisle (www.flyogi.com)

     

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    Croyez vous que le changement qui se produit au fur et à mesure de la pratique du yoga n’engage que vous ? que vous pratiquez égoïstement pour un mieux être au quotidien ?

    En pratiquant le yoga et en choisissant d’aller à la rencontre de votre profondeur, vous faites changer le monde. Comment ?

     Nous sommes des êtres en relations. Nos pensées, nos paroles, nos actes ont un effet, un impact, sur l’autre. Nous sommes en interdépendance permanente avec les personnes et le monde qui nous entoure. C’est ainsi que se tisse la toile de nos vies et que se dessinent nos parcours respectifs, influencés d’une manière ou d’une autre par ce et ceux que nous croisons sur notre chemin.

    Pour les yogis, tout est vibration. Elle est l’essence de la matière, de la conscience, de tout. Plus la vibration est concentrée et dense, plus elle est palpable.

    Les vibrations les plus subtiles constituent les pensées, la lumière, le son, etc. Les plus denses forment la matière (nos cellules, notre corps, etc.).

    La physique quantique fait ce même postulat et explique ainsi l’interaction évidente entre le corps et l’esprit, dont parle par exemple Deepak Chopra dans Le corps quantique.

    Nous avons vérifié à travers de nombreuses expériences scientifiques -comme celles, passionnantes, du chercheur japonais Masaru Emoto- que les vibrations ont un effet les unes sur les autres, se modifient l’une l’autre. Nous savons, par exemple, que celles du son ont un impact sur la molécule d’eau. Observées au microscope, une molécule d’eau exposée à un concerto de J.S. Bach et une autre qu’on soumet aux vibrations d’un concert de hard rock n’ont pas du tout le même aspect, la même constitution. Une molécule d’eau à laquelle on répète des insultes et une autre à laquelle on dit des mots d’amour n’ont pas non plus la même forme.

    De la même manière, nos paroles douces, respectueuses et positives sont bénéfiques à nos vibrations, et donc à nos cellules et à notre corps, alors que les propos violents sont néfastes, non seulement pour le sens qu’ils contiennent et que nos intellects peuvent appréhender, mais aussi pour l’intention et la vibration qu’ils émettent. Nous avons tous lu quelque part que nos pensées et paroles positives attiraient le positif dans nos vies… La parole prend forme et agit.

    Comme les vibrations ont un impact les unes sur les autres, celles qui nous constituent et constituent nos pensées, nos paroles et nos actes ont un effet sur les vibrations des autres… Puis celles des autres en ont sur leur entourage… et c’est le cercle vertueux…

    Nous sommes donc les co-créateurs de notre monde et de nos sociétés. Nous nous influençons mutuellement, nous sommes interconnectés et nous pouvons utiliser cet outil formidable dans un sens ou dans l’autre. Plus les consciences nourriront la peur et la violence, plus ces dernières seront présentes. Plus nous nous rassemblerons pour vibrer sur des fréquences de paix et d’amour, plus nous les ferons prendre forme et exister.

    Voilà une manière de voir le monde qui devrait nous rendre notre responsabilité de citoyen et nous faire prendre conscience que nous sommes les acteurs de nos vies et que, même si les états ne nous donnent apparemment pas de rôle à jouer, il ne tient qu’à nous de nous l’octroyer et d’agir. Nous avons en nos mains des outils pour le faire. Dans chaque mot, chaque geste, dans les actes quotidiens, nous pouvons constamment agir en conscience et choisir d’être au plus près de nos valeurs, de ce qui fait sens pour nous. Si nous prenons conscience que chaque parole prononcée est sacrée parce qu’elle agit, par exemple, nous porterons plus d’attention à nos mots et influencerons nos vibrations par des paroles plus bienveillantes et respectueuses.

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    NOUS SOMMES YOGIS

    Comment pouvons-nous pointer du doigt cette violence alors qu’elle nous concerne tous ? Elle nous fait horreur parce qu’elle fait écho à celle qui se trouve en nous. Il faut trouver en nous le courage et la détermination de regarder notre obscurité, de travailler sur nos propres zones d’ombre et de violence. C’est un devoir. Ainsi seulement pourrons-nous la transformer et éclairer le monde de nos petites lumières individuelles. Le changement part de soi.

    Contrairement à certaines idées reçues, la pratique du yoga et le fait d’avoir une spiritualité ne signifient pas ne plus ressentir de colère, ne plus jamais être confronté à la violence. Il est important de se protéger du discours qui prend un énorme raccourci et invite au déni en disant que le yoga ou la spiritualité, «  c’est être dans la paix et l’amour ».

    Le yoga est certes un outil de connaissance de soi et de transformation mais les chemins qu’il empreinte pour cela nous proposent de rencontrer notre condition humaine, et la colère en fait partie. Pour s’en libérer ou la transformer en force créative, il faut pouvoir la regarder. Etre avec ce qui est, l’amour comme la colère, la joie, la peur… Ce qui est, EST. La colère ne devient dangereuse que si nous ne voulons pas la voir, qu’elle nous ronge de l’intérieur ou se transforme en violence tournée vers les autres.

    A condition d’oser la regarder, l’apprivoiser, la comprendre et la traverser en conscience, elle peut se transformer et devenir source de vitalité et de créativité.

    Au yoga, tout part de l’observation. La transformation se fait ensuite d’elle même. Petit à petit nous développons de la conscience, nous avons une plus grande présence à nous-même, une plus grande connaissance de nos états intérieurs. Ainsi nous pouvons choisir, prendre de la distance, comprendre l’émotion et ne plus la laisser nous ronger ou ronger notre entourage, lorsqu’elle se retourne contre celui-ci. Mais nous restons vivants, en présence de nos émotions.

    Le corps est le temple de l’âme

    Par la pratique du yoga, par l’intermédiaire d’un nouveau rapport au corps, au souffle, notre champ de conscience se modifie. Notre rapport à nous-même change, nos vibrations se transforment. Nous agissons ainsi sur tous les champs de notre être : physique, énergétique, émotionnel, mental, etc. C’est là le pouvoir véritablement transformateur du yoga. Progressivement, nous expérimentons notre unité. Non seulement notre unité corps / esprit, mais également l’unité entre le moi individuel et le Soi universel, la Source, le grand tout. Petit à petit, nous laissons la place à cette essence d’émerger en nous.

    Rappelons que le mot « yoga » signifie « union » et qu’un de ses objectifs est justement l’union du moi individuel au Soi universel, qu’on appelle aussi Dieu. Il propose d’expérimenter la manifestation du divin en nous. Cela aussi, fait partie de notre condition humaine. Lorsque nous plongeons, au plus profond de notre être, à la recherche de notre véritable nature, nous rencontrons cette petite étincelle de vie, ce noyau commun à tous les êtres. Si nous contactons véritablement ce noyau, notre âme si l’on veut, nous prenons conscience, jusqu’au plus profond de nos cellules, que notre véritable nature est divine, que notre essence est commune à tous les êtres vivants et que rien ne nous distingue. Ce noyau c’est Dieu, c’est Allah, c’est Bouddha ou Shiva. Notre nature profonde est sacrée, chaque seconde de cette vie est sacrée et nous ne pouvons pas la gâcher. En expérimentant la rencontre avec l’âme et le divin en nous, nous sentons alors clairement que heurter l’autre, c’est se faire mal à soi ; que tuer l’autre, c’est tuer une partie de soi, qu’insulter l’autre, c’est piétiner son âme. Alors il n’est alors plus question de tuer pour un Dieu puisque nous sentons qu’il est en nous tous et que nous avons tous le même.

    Prendre soin de soi, aller à la rencontre de ce qu’il y a de plus précieux en nous, c’est offrir à l’autre la possibilité de faire la même chose. Grandir en paix et en amour, c’est proposer aux autres de se laisser inspirer, de vibrer sur ces mêmes fréquences. Proposer aux autres de se rappeler que l’âme est sacrée et que notre corps en est le temple.

    Il n’est en fait pas question d’échelle puisque nous sommes reliés. En agissant à notre niveau, que l’on croit petit, nous pouvons en fait induire de grands changements car de fil en aiguille, les répercutions se font à échelle mondiale. C’est ce que l’on appelle l’effet papillon : «  un simple battement d’aile d’un papillon peut déclencher une tornade à l’autre bout du monde ».

    Pratiquer le yoga, c’est traverser les couches successives qui nous séparent de notre âme pour aller à sa rencontre. Si nous expérimentons cet état de non-dualité au plus profond de notre être, ne serait-ce qu’une seconde, nous ne pouvons plus jamais blesser en conscience. Nous vibrons sur des fréquences de paix et plus nous sommes nombreux à vibrer sur des fréquences de paix et d’amour, plus nous les faisons exister dans le monde.

    Il est loin d’être égoïste de chercher le changement en soi. Ce n’est que par ce biais là que le monde changera.

    Nous avons en nos mains un outil pour changer le monde…

     

    Maud Dreyer – Yoga-thérapeute – Professeur de Hatha Yoga – Yoga pré et postnatal.

     

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  • Quatre mots pour définir la quête de l’humanité. Sciemment ou inconsciemment chacun d’entre nous espère trouver ce qui lui convient et c’est bien naturel, nous avons tous une inclinaison spontanée à nous occuper au mieux de nous-mêmes qu’il s’agisse de notre espace corporel, matériel, social, psychologique, affectif ou « spirituel ». Pour la plupart nous sommes heureux quand nous avons ce que nous voulons, le désir est notre moteur. Nous sommes fait d’envies et de répulsions, d’accords et de désaccords, autant de jeux dans lesquels se déploie l’énergie, la nôtre et celle du monde. Quelques fois le contentement de ce qui est, de ce qui arrive, supplante cette vaste dualité dans laquelle nous jouons notre partition humaine. Dans ces instants magiques la vie paraît simple.

    Nous vivons dans une fresque inouïe de diversités et de possibilités dans laquelle s’entremêlent nos aspirations et les influences du moment. Nous sommes un patchwork de nous-mêmes et des autres, libres et sous influence simultanément. Tout cela est l’ordre naturel des choses dans lequel notre discrimination est mise à contribution pour trouver « chaussure à son pied ». Il n’y a pas de recette magique pour le bonheur tant que l’on n’a pas compris et trouvé qui l’on est. C’est notre conditionnement et notre liberté aussi.

    Le yoga n’échappe bien sûr pas à la règle, ses mille propositions différentes (ce chiffre est symbolique) sont faites de méthodes codifiées ou non, traditionnelles ou contemporaines, qui correspondent aux diversités humaines. Comme dans la vie de tous les jours ces propositions sont assez nombreuses et variées pour que chacun trouve chaussure à son pied. Cette pluralité est notre impasse ou notre liberté selon que le chemin emprunté est celui qui nous convient ou pas, selon que la méthode correspond à nos capacités ou pas, selon que la voie suivie est authentique ou pas.

    On pourrait dire que cette diversité ne permet pas de s’y retrouver, que le choix est flou, qu’on n’a aucune sécurité sur la qualité de l’enseignement qu’on va trouver quand on pousse la porte d’une école de yoga, qu’on peut avoir à faire à un guru farfelu ou à un incapable, qu’il est plus sûr d’aller dans une école qu’on nous a recommandé ou qui a une bonne notoriété, etc. etc.… C’est vrai mais dire cela ne signifie-t-il pas que nous ne nous connaissons pas assez pour savoir ce qui nous convient et nous faire confiance. Cela ne signifie-t-il pas que nous avons peur de nous laisser embarquer dans n’importe quoi et que nous refusons en fin de compte l’expérience et le droit ou le risque à l’erreur qu’elle comporte? Quelque soit les parties de notre vie l’erreur est-elle toujours un acte négatif ? N’a-t-elle que des conséquences négatives ? Peut-on progresser sans se tromper ?

    Réfléchissez, à force de savoir ce que vous ne voulez pas, de réaliser ce que vous n’êtes pas, si votre vision du monde et de vous même est positive, joyeuse, il y a fort à parier que vous allez vous rapprocher de votre véritable identité et non de celle de vos atavismes, de vos influences, des conditionnements de l’air du temps.

    « Neti, neti » comme disent avec bonheur les textes anciens, ni ceci ni cela, je ne suis ni ceci ni cela. Savoir ce que l’on n’est pas nous conduit progressivement, par dépouillement, à la connaissance de ce que l’on est. Si notre intuition n’est pas assez forte pour savoir qui l’on est il faut bien passer par les expériences qui nous montrent qui l’on n’est pas. On ne peut se connaître sans se déplumer de nos illusions ou de nos croyances, c’est la clé pour entrer dans notre monde intérieur et solitaire. Chercher et trouver c’est notre espace liberté, croire et adhérer c’est notre espace clôturé.

    Pour le yoga c’est pareil. N’allez pas forcément où on vous dit d’aller, essayez plein de cours et faites vous vous-mêmes votre propre opinion.

    Bien que les façons de faire soient différentes, même très différentes parfois, les méthodes traditionnelles du yoga ont en commun le même but.

    Dans un premier temps c’est l’unité du corps, de l’énergie et de l’esprit pour atteindre un état de santé, de bonheur, d’harmonie et de paix vis-à-vis de soi ou des autres. C’est une tentative permanente de sortir de la dualité et de la souffrance qui maintient chacun d’entre nous dans l’ignorance de sa profonde nature et dans une insatiable pulsion de consommation, d’activisme et de quêtes extérieures.

    Dans un deuxième temps le but devient tout autre. C’est l’éveil, par le pouvoir de l’énergie, du divin qui dort au cœur de nous-mêmes. Ceci concerne une minorité de personnes. Dans cette deuxième partie le sentier qui permet de continuer paraît trop étroit, il ne donne même pas envie de le prendre car le prix à payer en remises en causes, en efforts et en abandons de l’effort, en lâcher prises vertigineux et en pertes puis détachements de ce que l’on croit posséder au niveau matériel mais surtout aux niveaux conditionnements et affectifs paraît trop fort. On aime le goût de la spiritualité mais on n’a pas envie de se faire tout petit pour emprunter le sentier.

    Il n’y a rien de paradoxal dans tout cela ni d’antinomique. La graduation du chemin général est vaste. Au début de la pratique du yoga ce chemin est large, un peu fourre-tout, chacun y vient avec ses valises, y trouve ce qu’il a envie d’y trouver. Au fur et à mesure les bords se rapprochent et pour continuer à avancer il faut bien se débarrasser progressivement de ses valises, se faire aussi fin que le chemin. Il n’y a rien d’original ici, c’est le propre de l’apprentissage de n’importe quel art.

    Chacun a le choix de rester dans ce chemin à l’endroit qui lui convient, la plupart aime bien le début car c’est large, peu contraignant et déjà plein de bénéfices.

    Traditionnellement le début du chemin est l’espace où l’on se prépare pour « l’ascension ». C’est donc la phase du yoga où l’on va fortifier sa santé voire la retrouver, dynamiser son énergie et l’ensemble des fonctionnements corporels, apprendre le recul et commencer à sentir qu’il est possible de trouver une unité en soi, l’unité des différentes parts de nous-mêmes, le corps, le souffle, l’énergie et la pensée. Si chacun n’y trouve « que » cela c’est déjà un beau cadeau.

    Il n’est pas exact de dire que ce premier niveau du yoga n’est pas un objectif ou un but, cela dépend de chacun, même si la finalité est toute autre, à chacun sa route et la longueur de sa route.

    Selon la forme de yoga la méthode sera « juste » un travail sur le corps, le confort, la santé, l’anti-stress. C’est la majorité des propositions que l’on trouve en Europe ou aux Etats-Unis. Ce type de yoga est à la mode et il a le mérite d’avoir donné une image positive du yoga dans le public et dans les médias. C’est une sorte de yoga pour tout le monde, bénéfique pour tout le monde. Tout ceci n’est finalement pas très différent de ce qui se passe en Inde. C’est la partie visible de l’immense iceberg qu’est le yoga sous toutes ses formes. C’est le début du chemin que nous évoquions à l’instant. Notez bien que ce n’est pas une impasse mais vraiment le début du chemin, ça respecte la liberté de chacun de planter sa tente où ça lui convient donc de ne pas aller plus loin mais aussi de continuer si le désir et la curiosité sont assez forts.

    Partant de là toutes les formes de yoga se valent pour autant qu’il y ait au moins une petite portion de ce qu’est le yoga traditionnel.

    Définir les contenus de ce qu’est le yoga dit « traditionnel » n’est pas difficile, il suffit de se rapporter aux textes classiques qui le codifient et en expliquent la méthode comme les contenus. Ces textes sont reconnus comme étant des textes tantriques. L’aspect le plus répandu de ce yoga dans les écoles de yoga Occidentale est le hatha-yoga et ses dérivés. On trouvera dans ces textes le suc, la substance de ce yoga. Notons pour mémoire quelques uns d’entre eux *:

    Hatha-yoga-Pradipika.
    Shiva-samhitâ.
    Goraksha-paddhati.
    Gheranda-samhitâ.
    Satcakranirupana.
    Yoga tattva upanishad
    Yogakundalinî upanishad
    Etc .

    A la lecture de ces textes apparaît un tronc commun dans les techniques et les façons de faire. Tous ces textes décrivent les asana (les postures), les prânâyâma (les respirations), les mudra (les gestes), les bandha (les contractions), les mantra (les sons), les yantra (les figures géométriques), les drishsti (les techniques oculaires), les visualisations et concentrations sur la structure énergétique des nâdî et des chakra, les bindu (les points), les âdhâra (les lieux de force), les prânavayu (les différentes énergies), le pratyharara (l’intériorisation), le dharana (la concentration), le dhyana (la méditation) et le yoganidrâ (la pratique du sommeil conscient). Toutes ces techniques forment le hatha-yoga, un ensemble indissociable.

    Dans l’énoncé de la méthode ils précisent (ces textes) que les techniques doivent se conjuguer entre elles et non se faire les unes après les autres indépendamment. Ainsi on trouvera dans la posture : du prânâyâma, des mudra, des bandha, des visualisations des cakra, des mantra, etc. Une posture ne concerne pas que le corps, elle concerne également le souffle, l’énergie et la pensée, nous retrouvons l’unité dont nous parlions tout à l’heure. Il en va de même pour le prânâyâma qui ne se fait pas sans une posture, des mudra, des bandha, des mantra et des visualisations adéquates. Et ainsi de suite. Il faut noter aussi que selon ces textes la posture n’est pas l’élément le plus important du yoga et encore moins, à fortiori, le seul.

    Voilà donc le socle minimum du hatha-yoga traditionnel. Bien sûr l’apprentissage se fait progressivement et avec des adaptations selon les niveaux. Pour autant nous devons trouver dans un cours de yoga « sérieux » quelques traces de ce socle.

    Aujourd’hui le yoga évolue, de nouvelles formes apparaissent, tout cela est normal d’une part car une tradition qui n’évolue pas est destinée à disparaitre - et le yoga tout au long de son histoire n’a cessé d’évoluer - et d’autre part parce que l’on peut considérer qu’il y a autant de formes de yoga que de maîtres ou d’écoles. Mais si la forme change le fond doit rester relié aux sources et doit y puiser son inspiration. En d’autres termes les nouvelles formes de yoga devraient s’inscrire dans la continuité de la tradition et ne pas être des évolutions fantaisistes.

    Ce qu’il y a de sûr c’est qu’il n’y a pas de formule miracle, pas de méthodes, d’écoles ou d’enseignants supérieurs aux autres.

    On peut rajouter que cette multiplicité de formes et d’écoles de yoga a également un avantage majeur, celui du changement. De la même façon que nos pieds changent et que nos chaussures s’usent nous devons adapter notre pratique du yoga à notre évolution. Un cours peut être satisfaisant pour nous durant un, deux ou trois ans et puis ne plus rien nous apporter pour notre progression. Il faut alors se remettre en quête d’une autre proposition plus riche et plus adaptée au niveau que l’on a atteint. Ce n’est bien sûr pas un dénie du professeur que l’on va quitter ni de son enseignement et de tout ce qu’il nous a appris, c’est simplement le jeu naturel de l’évolution. D’ailleurs il y a fort à parier que si le professeur se rend compte que l’on est en train de stagner dans son cours il conseillera spontanément d’aller voir ailleurs, comme cela se fait dans les enseignements traditionnels, quand le maître sent qu’il ne peut plus rien apporter à son élève il lui demande de choisir un autre maître. Tout au moins faut-il l’espérer…

    Ce tableau ne rend pas les choses beaucoup plus faciles pour s’y retrouver, de plus il n’est qu’un point de vue, ce qui nous ramène à la problématique du départ, celle de l’essai et de la possibilité d’erreur mais surtout à l’inévitable recherche personnelle - pour ne pas dire tâtonnement - et de la confiance en soi pour trouver « chaussure à son pied ».

    Christian Tikhomiroff

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    Comment choisir son yoga?
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  • Être en yoga

     

       Qu’est-ce que le yoga ?

     Le yoga est une approche corporelle originale. Il se distingue de beaucoup d’autres en ce sens qu’il fait intervenir l’acte d’être conscient. Bouger un bras, une jambe ou toute autre partie du corps en sentant consciemment le bras ou la jambe en mouvement, c’est quelque chose que nous ne faisons pour ainsi dire jamais dans la vie de tous les jours, que ce soit sur notre lieu de travail ou pendant nos moments de loisir.

     En yoga, sentir le bras tandis que je le lève est bien différent du geste mécanique et inconscient que nous effectuons habituellement, par exemple en attrapant un livre sur une étagère située en hauteur.

     Pendant la pratique de yoga, nous allons donc réinvestir notre corps, c’est-à-dire contacter une palette de sensations dont la richesse nous est bien souvent inconnue. L’écoute de ces sensations va rendre notre corps bien plus vivant, sensations qui restent ordinairement enfouies dans une vague opacité corporelle plus ou moins inconsciente.

      Faire connaissance avec le corps tel qu’il est

     En demandant au corps de s’installer dans certaines postures (asanas), nous allons découvrir des régions qui s’étirent facilement et d’autres moins, des tensions ici et là, parfois des blocages. Nous allons apprendre à respecter notre corps tel qu’il est. Nous ne le forcerons pas pour le conformer à une image mentale idéale. Nous allons l’accueillir.

     Chaque organisme est unique et ne peut être comparé à aucun autre. Pas de compétition, ni avec soi ni avec autrui. Peu à peu, nous allons connaître de mieux en mieux notre corporalité, les zones nouées et celles qui sont plus fluides et nous allons apprendre à travailler avec elles, non contre elles. Le yoga va nous aider à dissoudre les dissonances sans violence arbitraire et retrouver nos rythmes énergétiques naturels.

    La respiration, clé du Yoga

     L’outil majeur de notre pratique, c’est la respiration. Nous allons la suivre dans le mouvement et dans l’immobilité. D’un bout à l’autre de la séance, les postures vont se relier les unes aux autres sur ce fil de la respiration qui va nous renseigner sur la qualité de notre énergie mentale et physique : est-elle douce ou dure, calme ou agitée, régulière ou saccadée, superficielle ou profonde, etc. ?  Respiration et  qualité de l’énergie vont ensemble,  main dans la main.

     Mais l’état de notre respiration reflète aussi celui de notre mental. L’inquiétude, la colère, le ressentiment et tout autre état d’esprit modifient les modalités respiratoires. Les anciens yogis avaient remarqué que calmer la respiration, la ralentir un peu, l’approfondir, avait le pouvoir d’apaiser l’agitation mentale et d’augmenter l’énergie en la ramenant à l’intérieur du corps, corrigeant ainsi l’habituelle dispersion des énergies à l’extérieur de nous-mêmes.

      La respiration dans le mouvement

     A certains moments, les postures sont pratiquées en mouvement. Nous allons utiliser la respiration en Ujjayi, qui s’acquiert en quelques séances. Respiration ralentie, de gorge, qui permet au pratiquant de focaliser son attention en produisant une énergie calme. L’esprit s’apaise par le simple fait de ramener l’attention sur le fil respiratoire, d’une posture à l’autre, en passant, là encore, d’une respiration inconsciente à une respiration consciente.

     L’acte de respirer consciemment va également connecter le mental au corps, car le flux respiratoire est aussi une sensation. Ainsi, nous allons sentir plus précisément si la posture est trop rigide ou trop relâchée, et, intuitivement, trouver le tonus juste en tenant compte de notre niveau d’énergie du moment, qui change d’un instant à l’autre.

      La respiration dans l’immobilité

     A d’autres moments, les postures sont pratiquées dans l’immobilité. La respiration va alors s’approfondir et les fruits de la posture vont s’en trouver multipliés. Le statique nous donne accès à des régions plus profondes du corps et à une sensorialité encore plus fine.

     La posture assise en fin de séance sera aussi l’occasion de pratiquer la respiration yogique (pranayama) en apprenant à nous servir de techniques respiratoires mises au point par les yogis de l’antiquité. On pourrait appeler cela : l’art de bien respirer. Ces quelques techniques sont très efficaces pour l’homme moderne.

     L’un des effets les plus indiqués du pranayama, c’est d’augmenter le pouvoir de concentration. Si dans le mouvement, des pensées peuvent absorber, de temps en temps, l’attention du pratiquant, cela devient plus difficile durant les exercices respiratoires yogiques. Le contrôle du mental se développe naturellement par la conduite respiratoire volontaire à l’aide du comptage et de rythmes choisis.

      Yoga et action

     L’on peut tout de suite voir l’intérêt d’une concentration améliorée pour l’homme moderne, exposé au stress qui résulte de la multiplicité des tâches qu’il doit accomplir, dans le courant de ses activités professionnelles, dans un temps qui se rétrécit de plus en plus. Le stress consiste à être ici tout en voulant être déjà là-bas. L’attention devient alors superficielle et fragmentaire.

     Le yoga va avoir pour effet de ramener la vigilance dans le moment présent, sans pour autant faire oublier les choses à faire, bien au contraire. Mais l’efficacité d’une action augmente en proportion de l’attention calme qu’on lui accorde. C’est quand l’esprit est agité et tendu que surgit la distraction, que l’on oublie de penser à telle ou telle chose, que s’introduisent des erreurs et des confusions. Il n’est pas d’activité humaine qui ne profite  de l’efficacité d’une concentration accrue à ce qui se passe dans l’instant. Les effets de la séance hebdomadaire de yoga vont peu à peu se diffuser dans la vie quotidienne.

    Yoga et méditation

     Un autre effet intéressant de la pratique respiratoire contrôlée est de nous introduire à l’une des plus célèbres applications du yoga : la méditation.

     La méditation est traitée de beaucoup de manières différentes. On pense souvent que la méditation nous éloigne de la réalité alors que, selon nous, elle devrait nous aider à l’appréhender  de façon plus objective, en nous aidant à voir comment nos mécanismes mentaux déforment les événements, travestissent la vérité des faits et induisent des problèmes fictifs dans nos rapports à autrui.

     Ainsi envisagée, la méditation devient un moyen de discerner ce qui appartient à la perception de ce qui résulte de nos conditionnements personnels. Et de revenir à la réalité.

     A la fin de chaque séance, un temps de recueillement sera réservé à cette approche méditative.

      Yoga et relation

     Il n’est pas difficile de deviner qu’une personne détendue et centrée grâce à la pratique assidue du Yoga, entretiendra des relations plus fluides et mieux adaptées avec son entourage. Quand on se sent bien avec soi-même, on se sent forcément mieux avec les autres. Le bien-être est très communicatif. La qualité de l’action en commun s’en ressent inévitablement.

     Le yoga développe le respect envers soi-même, ses sensations corporelles, ses émotions du moment, ses propres schémas conceptuels. Et c’est ce respect de tout ce que nous sommes qui engendre un changement, une transformation, non le rejet de soi ni le conflit. Accepter ce que nous sommes nous place dans une position de liberté à partir de laquelle un changement peut s’opérer. Et ce respect inconditionnel de soi entraîne le respect et l’écoute de l’autre. Car, sans respect, il ne peut y avoir d’écoute.

    Yoga et connaissance de soi

    La connaissance de soi intéresse de plus en plus de nos contemporains. Nous pensons qu’une connaissance de soi digne de ce nom doit nous rendre encore plus efficace sur le plan pratique. De mon point de vue, elle doit nous aider à réintroduire plus d’être dans notre vie journalière et de confiance  en nous-mêmes et en la vie, telle qu’elle est maintenant.

     Être davantage, cela veut sans doute dire aussi plus d’authenticité dans nos rapports à autrui, en ne nous limitant pas à nos identités fonctionnelles et préfabriquées, en cherchant à aller au-delà de nos fonctionnements « robotisés », pour découvrir une relation plus vivante avec nous-mêmes, notre travail et notre environnement.

     Le yoga n’est pas une religion. Il respecte l’identité, les idées et les croyances de chacun sans distinction.

     La philosophie du yoga que nous enseignons, dont nous avons essayé de donner un aperçu dans cette présentation, qui s’inspire des enseignements de Patanjali et de l’approche védantique, sans s’y limiter, va complètement dans ce sens.

     S’il fallait résumer en quelques mots la philosophie du Yoga, nous dirions que c’est l’art de respecter et d’écouter ce qui est.

     

    Richard et Véronique Mondet

    http://etreyoga.free.fr/textes/presentation.html

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     La pratique du yoga peut décupler les effets du travail sur soi. Ce n'est pas une thérapie, mais le yoga est puissamment thérapeutique. Ce n'est ni une médecine douce ni une psychanalyse tranquille, mais la pratique du yoga peut apaiser et redonner de la vitalité.

     Il redonne de l'espace au corps, accélère la circulation du sang. On porte attention à sa respiration, ce qui va permettre aux muscles d'être mieux oxygénés, de délier les articulations. Durant les postures, les muscles sont sollicités, étirés, ce qui permet de gagner en souplesse et en tonus.

    Les quelques 1000 postures (appelées asanas) du hatha yoga peuvent ainsi agir sur la flexibilité de la colonne vertébrale. Au final, elles peuvent avoir une action sur les organes, notamment en stimulant le système digestif. La fréquence cardiaque est diminuée. Par ailleurs, une étude de l'hôpital universitaire du Kansas menée en 2010 sur 49 patients a montré que la pratique du yoga avait un impact important sur la régulation du rythme du cœur.

    Cette discipline peut avoir une influence très positive sur les syndromes liés au stress. Bien souvent dans ce cas, la région du plexus solaire est bloquée, pouvant provoquer des spasmes, maux d'estomac, constipation, etc. En faisant des exercices de respiration, le diaphragme reprend son mouvement de va-et-vient, ce qui entraîne une détente de l'organisme tout entier.

    La pratique du yoga est bénéfique si vous souffrez de troubles neurologiques. Des personnes atteintes de maladie de Parkinson ou de maladies dégénératives ont en effet vu leur état s'améliorer, a-t-il constaté.

    Les bienfaits sur la santé sont multiples : outre les syndromes anxio-dépressifs, le yoga peut également agir sur les troubles du sommeil, les douleurs de toutes origines, etc. 

    Les exemples d'amélioration sur la santé sont nombreux : une personne qui devait se faire opérer d'une scoliose n'a pas subi d'intervention ; des patients souffrant de dorsalgie ont vu leur état s'améliorer. Mais ces effets positifs ont été obtenus après des années de pratique.

    Autre effet bénéfique sur le psychisme, lorsque l'on enclenche une démarche psychanalytique, la pratique du yoga peut décupler les effets du travail sur soi. Ça ne guérit pas, ça ne soigne pas, mais ça aide à mieux vivre.

    On n'aime pas parler du yoga en tant que thérapie, c'est un tout. Chaque individu étant différent, il est donc nécessaire d'adapter sa pratique en fonction de chacun.

    Pascale Santi

    Article inspiré (et modifié) d'après le journal "LE MONDE" du 23.05.2012

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